Bachnya : la Forteresse

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/04/2007

Elle n'est pas idiote, c'est évident. Mais il lui manque cette petite chose qu'ont les gens de pouvoir, le silence. Elle parle trop. Tant mieux. La vieille, en bon serpent habitué à manœuvrer lové contre sa haine, laisse filer le temps. La précipitation n'est bonne à rien en ce genre d'affaires.

Ma réponse ... ma réponse est la suivante. Je saurai faire appel à vous quand il me semblera nécessaire. En attendant, continuez donc à être transparente. Et apprenez, jeune fille, à vous taire ainsi qu'à choisir vos lits.

Le thé est siroté pour que les secondes s'égrainent encore. Elle ne l'a pas congédiée, il doit y avoir une suite.

Il me faut déterminer ce dont vous êtes capable. Retournez donc à vos tâches, et ne reparaissez devant moi qu'au moment où vous serez capable de m'apporter le nom de la promise de Basile. Je ne doute pas que les rumeurs de mariage soient déjà tombées dans vos oreilles. Mais la rumeur ne suffit pas, il me faut des certitudes.

Un geste de la main pour toute dispense de rester plus longtemps devant elle. Qu'elle disparaisse et qu'elle la laisse penser aux suites à donner et à l'entretien qui se profile, apporté par les bruits de pas dans le couloir.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 22/04/2007

Alméria hoche la tête, obéissante. Le poisson est ferré, ne reste plus qu'à le laisser jouer avec l'appât et il sera sien. Même les murènes ont des points faibles.

La réponse à votre question est déjà parvenue à mes oreilles, Madame. Mais vous avez raison, mieux vaut des certitudes. Et puis, il n'est plus temps.
Que les vents vous soient propices.

Alméria a sciemment utilisé l'ancienne formule de politesse faisant ainsi appel aux origines de Banchnya, à la genèse des gardiens.

Alors que sonne le pas des visiteurs attendus, Alméria entrouvre la porte et s'éclipse. Il est temps pour elle de retourner vers ses protégés et laisser la Vieille Senjak à ses ruminations.
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Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 05/09/2007

Par la barbiche de la murène, on n'aurait jamais du passer par là !

Vilmaar grommèle quelques imprécations de plus, laissant tomber sur Souris un regard lourd de reproches. Impassible, le jeune garçon fixe l'obscurité qui baigne le couloir derrière son maître et laisse échapper un haussement d'épaules fataliste. Vilmaar sait bien que le "on" est de trop, puisque c'est lui qui a décidé du chemin à suivre. Une idée comme ça, une fois passé le haut portique noir de Bachnya. La halle d'accueil s'étendait devant eux, un valet en livrée verte et grise s'avançait vers eux mais l'homme n'avait pas une tête qui plût à Vilmaar. Il l'avait longue et fine, sertie de deux sales yeux châssieux qui semblaient observer le visiteur par en-dessous. Vilmaar avait résolument tourné le dos à ce grouillot peu avenant et s'était engagé de mémoire dans l'un de ces couloirs latéraux au bout desquels une volée de marches luisantes colimaçonne dans l'ombre pour déboucher quelque niveaux plus haut sur des couloirs de ronde. Vilmaar, qui s'était jadis promené dans les entrailles de Bachnya, se souvenait que de l'un de ces couloirs, dont la moitié du parcours était coupée de coursives à ciel ouvert, débouchait sur la galerie qui menait à la bibliothèque où l'attendait le Maître Archiviste de la cité pour une entrevue préalable à celle, ô combien plus cruciale, qu'il devait avoir avec le Gardien lui-même.

Bon, d'accord, ça me revient maintenant. On a du monter trop haut. Allons voir par là, j'entends du monde, on va pouvoir nous renseigner.

Souris emboîte le pas à Vilmaar, tournant la tête de droite et de gauche comme pour mieux repérer le chemin hasardeux où les guident les certitudes un peu fanées de Vilmaar.

Ha, voilà qui est mieux !

Sous les yeux du voyageur égaré, une rousse soubrette jaillit d'un couloir imprévu, toute à la hâte sans doute de quelque tâche domestique à accomplir. Même dans la pénombre fâcheuse qui en dérobe les détails, le regard exercé de Vilmaar devine sous le costume de la servante un corps sain et vigoureux, donc désirable. Les traits du visage dénotent un caractère peu servile, les lèvres pleines sont un naufrage pour tout homme normalement constitué. Vilmaar se plante devant la jeune femme pour l'arrêter.

Par les dieux, jeune beauté, je crois assurément que le destin vous envoie. Je dois voir l'Archiviste pour d'importantes affaires qui m'amènent ici mais heu... comment dirai-je... on a du ajouter des couloirs depuis mon dernier passage.

Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 05/09/2007

Ce n'est pas sans une certaine stupéfaction que Vilmaar voit la soubrette lui passer littéralement sous le nez, lui accordant à peine un regard distant.

Hem..., grommèle l'ingénieur en direction du jeune écuyer, décidément, les servantes ne sont plus ce qu'elles étaient. Les manières se perdent...

Souris hausse à nouveau les épaules et tourne la tête, affectant de suivre la jeune femme du regard. Le mouvement n'a pas cependant pas empêché Vilmaar de remarquer le sourire amusé du garçon.

Bon, aboye-t-il d'un ton rogue, essaye donc de nous retrouver le chemin au lieu de bailler aux corneilles. Par les dieux, je ne te nourris tout de même pas pour le plaisir de te voir reluquer les souris !

Satisfait de son jeu de mots, Vilmaar s'avance dans le couloir que vient de quitter l'insolente valetaille. Tout au bout, une porte entr'ouverte laisse filtrer un rai de lumière.

Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 22/04/2007

Toute occupée à ressasser sa discussion avec la rascasse, Almeria ne prend conscience du regard qui la détaille et de la voix qui l'interpelle une dizaine de pas trop tard.

Décidemment, le rôle de servante lui est de plus en plus difficile à tenir. Ses ambitions prennent de l'ampleur et des libertés avec son esprit qu'elle a de plus en plus de mal à contenir. Si elle n'y prend garde, elle va perdre le peu d'atouts qu'elle a avant même d'avoir effleurer son but.

Se retournant vivement, Alméria constate que les sire à déja tourner les talons. Instant d'indecision. Poursuivre son chemin la tente mais il n'est jamais bon de se faire des ennemis dans les dédales de banchnya.
Prenant une voix timide, comptant sur son physique pour effacer son effronterie, Almeria se lance à la poursuite de l'homme et de son serviteur.

Messire? Veuillez excuser l'impertinence de mon silence. Mon attitude fut impardonnable.
Si je puis me permettre, les appartements de l'archiviste se trouvent à l'étage du dessous. Si vous voulez me suivre je me ferais une joie de vous y conduire aussi rapidement qu'une souris vole un morceau de fromage.

Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 05/09/2007

Hahaaa, vraiment ? sourit l'homme en faisant volte-face.
Et que feriez-vous donc de ce fromage, jeune femme ?

Tout compte fait, la lumière au bout du couloir ne présente pas tellement d'intérêt. Vilmaar tente de foudroyer du regard son écuyer mais celui-ci a reporté toute son attention sur la roussotte. Mouuuuaiiiiiis, va falloir surveiller ce garçon avant qu'il ne commence à divaguer...

Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 28/04/2007

La porte se ferme pour se rouvrir, lui ayant tout juste accordé le temps de revisiter cet entretien. Se présentent les deux pantins, marionnettes imbéciles et quasi incapables, seules sur qui elle peut compter vraiment. Une parce qu'elle a trop peur, l'autre parce qu'il est un crétin prétentieux bouffi d'orgueil. Il ne sert même à rien de lui faire miroiter le trône, il se le croit déjà approprié.

Fremya sort et toi, assieds toi.

Un grand échalas, pas mal tourné mais insupportable de jacasseries stériles. Moi je, moi je, voilà tout ce qu'il savait dire et le plus loin qu'il pouvait penser. Du vent béni à manipuler, encore fallait-il s'assurer qu'il ait compris les missions à accomplir avant de le laisser filer.

Bogoumir va annoncer le mariage de ton cousin. Il nous faut accélérer nos plans. Personne ici n'est capable de le faire taire avant le discours officiel. Non ! ne dis rien ! toi moins que les autres.

Elle laisse glisser les protestations habituelles basées sur, si on me laissait faire, on verrait bien que, mais toujours ma tante vous stoppez mes plans ... Rengaine connue par coeur contre laquelle elle ne prend même plus la peine de lutter. Qu'il s'épanche si cela lui fait croire qu'il est quelqu'un, il n'en demeurera pas moins qu'il finira par faire ce qu'on lui dit et rien d'autre.

Tu as fini tes jérémiades ? Bien ! Les Marzian sont en villes. Ne fais pas cette tête, si tu ouvrais un peu plus tes oreilles plutôt que pérorer dans tout Bachnya, tu le saurais. Tu vas aller les trouver. Puisqu'on ne peut pas arrêter le serpent, il faudra porter notre attention sur la femme. Elle ne doit arriver jusqu'ici.

Faire entrer cette famille de parvenus dans les affaires de la forteresse n'était pas pour la réjouir. Qu'ils puissent après cela réclamer quelques droit sur ces pierres lui faisait ruminer les pires projets d'engloutissement. Le préambule fut donc suivi d'une argumentation sur les raisons incontournables de ce choix, destinée à finir de la convaincre elle même autant qu'à l'amener lui à ses solutions.

Va les trouver, vois avec eux les conditions qu'ils seraient près à accepter et pour une fois ! ne te fais pas avoir !

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