Chroniques Temporelles
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 Au pied de la forteresse - les bas fonds

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Anna
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Titoin
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Titoin

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MessageSujet: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeLun 9 Avr - 19:36

LES BAS FONDS

Tout autour de l’immense forteresse grise, se trouvaient des masures faites de bric et de broc, de branchages, d’un morceau de tissu tendu en guise de toit. Là se trouvait la misère. Là se trouvait la honte de la ville. Non pas les gens qui essayaient tant bien que mal de survivre, non et c’était tout à leur mérite. La honte de la ville, c’était d’ignorer complètement le malheur qui s’était installé là. Que des enfants, des femmes et des vieillards vivent là.
Ne pas regarder, c’est ne pas voir. Et ne pas voir, c’est ignorer. Derrière l’ignorance, il est tellement facile de se cacher, de cacher sa honte.
Or donc, vivaient ici mendiants, infirmes, femmes, enfants, tous ceux dont l’âge faisait d’eux des charges à qui aurait voulu s’en occuper. On espérait qu’ils crèveraient, qu’ils disparaissent comme s’ils n’avaient jamais existé.
Et ON, c’était les gens de la forteresse dont le regard n’aurait pu supporter la vue de cette misère. Et ON, c’était l’aubergiste qui arrivait à recevoir des sous en échange de plats plus ou moins bons, c’était le rempailleur, l’aiguiseur, le livreur d’eau, ou celui qui vous amenait des braises et qui criait dans les rues pour gagner quelques sous en échange de ses services. ON, ne voulait plus voir cette misère, soit parce qu’il était à deux doigts d’y tomber, soit parce que de la hauteur de sa vie, son regard ne supportait pas ce grand malheur.
Parmi ces miséreux, un homme à la chevelure rouge, barbe hirsute, longue de plusieurs années. Personne ne se rappelait son visage, lui-même n’avait aucune souvenance de ce qu’il avait été. Quel homme pouvait bien se cacher derrière cette couleur rouge ? Chaque fois qu’une flaque lui faisait l’amabilité de renvoyer son visage, c’était un inconnu qu’il avait face à lui. Une cicatrice barrait son œil droit, qui resterait à jamais fermé. On devinait le coup d’épée, coup qui avait failli certainement lui coûter la vie. Seul, son œil gauche vous regardait, vous fixait pour bien s’imprégner de votre image. Il semblait sonder votre esprit, y puiser quelques informations, quelques forces. Cet homme survivait ici depuis de nombreuses années. Il avait échappé aux différentes maladies qui avaient pu contaminer les bas fonds. La peste avait failli l’emporter mais il avait réussi à rester en vie. Quelques plaques dans le dos témoignaient qu’il avait été à deux doigts de se faire ramasser par la grande faucheuse. Miracle ou destin, il en avait réchappé. Et il ne savait pas s’il aurait mieux valu qu’il crève ou qu’il vive. Titouin était son nom. Il marchait comme un homme fier, et non pas abattu comme l’ensemble des gens vivant dans les bas fonds. Il arrivait toujours à avoir un geste gentil pour aider des enfants ou une mère à manger. D’où il sortait les différentes victuailles qu’il leur amenait, nul n’aurait su le dire, mais plusieurs personnes subsistaient grâce à lui.
Titouin n’avait plus de famille, plus de personne à qui il manquait. Il était comme les autres, un être en sursis. Mais au fond de son cœur bouillait l’envie de révolte, l’envie de mettre en l’air toute cette forteresse qui s’érigeait tel un phallus vers les cieux. Ah ! elle pouvait bien bander la salope mais un jour il l’aurait. Comme tous les jours où il se réveillait, la première chose qu’il voyait, c’était cette forteresse grise. Et comme tous les jours, c’est le poing en l’air et menaçant, qu’il la saluait. Puis commençait sa quête, manger pour survivre. Aujourd’hui les marchands vont venir livrer la tour, c’est avant qu’ils ne pénètrent sur le chemin, qu’il devra se servir directement dans leurs carrioles.
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volana

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeVen 20 Avr - 0:50

Tourne, tourne le monde, tourne les objets tourne les corps…….

Assise là aux milieux des bas fonds, plus profond encore……tout au fond.

On dit elle qu’elle fait tourner le monde, que si s’arrête sa ronde, il n’y aura plus personne pour répondre.

Tourne l’assiette, de la main experte, danse anodine au milieu des ames vipérines…

On dit d’elle que sa main tournait à l’instant même ou elle est née. On dit d’elle qu’elle est sans âge, qu’elle est de celle que le temps n’outrage…

Tourne, tourne le verre, renvoie tes lueurs éphémères…

On dit qu’elle dit ce que personne n’espère. On dit qu’elle dira ce que tout le monde espère…

Tourne, tourne la pierre, sous le pied alerte…

On dit qu’elle lit l’avenir aux descendants de la forteresse en mal de devenir….

Tourne, tourne la mèche sous le doigt de travers,tourne car jamais le temps ne se perd…

On dit d’elle qu’elle montrera son vrai visage quand apparaitra celui du nouvel âge…
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Basile

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMer 25 Avr - 10:47

Tassés aux pied des Murailles, les bas-fonds déroulent leurs masures et leurs cabanes par une succession de grappes trouées à intervalles irréguliers par quelques arpents de terrain. Auprès de chaque groupe d'habitations crasseuses ou décaties, des lopins de terre subsistent sur lesquels les habitants cultivent en commun herbes et légumes en quantités modestes, de quoi agrémenter un quotidien souvent bien maigre. La mer toute proche leur fournit également une pitance régulière d'algues et de poissons. De temps à autre, par dessus les rumeurs de la ville et les échos qui glissent sur les toits sombres, un bruit de basse-cour ou un aboi se laisse deviner. Les Bas Fonds portent assez bien leur nom : une cuvette en forme de demi-lune tassée au pied de la citadelle. D'un côté, la masse écrasante de Bachnya laisse tomber sur le cloaque tout le poids de ses pierres et du Pouvoir qu'elles abritent. De l'autre, Perehod, bâtie sur les pentes hautes de la cuvette et sur le replat qui débouche sur la mer. Basile sait que les arpenteurs du Palais ont effectué des mesures ici. L'un de ses précepteurs lui avait montré des croquis d'architecte sur lesquels étaient reportées les cotes. Une vingtaine de mètres en pente assez douce formaient le dénivelé entre le fond du Cloaque, le plus profond des Bas-Fonds, et le plateau où s'était construit la plus grande partie de Perehod. Une quinzaine de mètres d'altitude mettaient Perehod à l'abri des tempêtes et des marées. Les Bas-Fonds, par conséquent, portaient fort bien leur nom, eux qui se trouvaient apparemment en dessous du niveau de la mer. Une humidité constante et puante y règnait, entretenue par tout ce que les dieux avaient créé d'Eaux : les ruissellements qui dégoulinaient le long des Murailles et des falaises, les eaux de vidange qui, mal orientées parfois, ou en excès après de fortes pluies, dévalaient les rues en direction du Cloaque au lieu de s'écouler en direction de la mer. De loin en loin, des suintements saumâtres aux odeurs d'iode et de vase remontaient du sol boueux ou pierreux et affleuraient dans les rues, au rez-de chaussée des taudis, même dans les murs parfois.

Si le relief ascendant en direction de la côte protégeait les Bas-Fonds d'une inondation par la marée, c'est un tout autre phénomène qui les empêchait d'être bientôt noyés par toutes les eaux que la ville et les cieux leur pissaient sans trêve à la face. Epaule contre, épaule, Basile et Anna étaient arrivés rapidement au pied des escaliers et regardaient gargouiller à leurs pieds les eaux fétides de ce ruisseau noirâtre qui collectait tous les écoulements. L'Akairon, tel était le nom que lui avait donné la coutume, une vieille référence à des mythes plus ou moins oubliés selon leurs précepteurs. Basile est sceptique : les vieilles n'étaient pas si loin dans les Bas Fonds la dernière fois. C'est vers le haut des marches qu'ils les avaient croisées. Mais Anna avait dévalé l'escalier avec une conviction entrainante.


Et maintenant ?
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Anna

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMer 25 Avr - 18:10

Deux doigts vont se poser sur les lèvres fraternelles. Le regard plongeant dans le marasme des lieux, elle a l'air d'attendre quelque chose. Elle n'a jamais su expliquer comment ces certitudes lui venaient. Des fois, pour certaines choses, elle sait. C'est comme ça.

Il faut suivre la muraille basse.

Un saut par dessus l'écoulement des rejets de toute une ville. Elle se retourne, regarde Basile qui a l'air d'hésiter.

Viens. Qu'est ce que tu fais ?

Tant pis pour la réponse, elle prend déjà le sentier boueux qui les ramène sous les pieds de la forteresse. La vielle doit être par là. Le décor revient imposer sa présence. Les armatures qui tanguent sous le poids de tous les détritus qui forment abris. Abris, c'est un bien grand mot. Qui forment ... En pente régulière, il faut s'enfoncer dans la préhistoire. Des ravines se creusent sous l'action conjuguée des eaux de pluies et du ravalement des détritus de la ville.
Bifurcation à droite, le mur de pierres se profile pour un peu plus boucher l'horizon de ceux qui traînent leur vie ici. Des mômes partout, sales et maladifs, des vieux, croupissants dans leur jus. Toute la jeunesse, si jeunesse il y a, se trouve pour l'heure sur les hauteurs de Perehod à tenter de gagner de quoi subvenir aux besoins de tous ces parasites. La pourriture a élu domicile dans les bas-fonds, elle envahit, étouffe, grignote à son rythme lent mais irrémédiable. Là, plus qu'à suivre les contreforts de Bachnya, la vieille les attend. Elle accélère le pas, excitée à l'idée de retrouver ces étranges sensations, cette vision d'une morte encore debout. Dans les anfractuosités du mur, pullulent toutes sortes de caches, de lieux de vie. De lieux de pourrissement plus justement. Elle ne les regarde pas, elle ne veut pas savoir.
Puis, l'odeur se fait prégnante, elle sait qu'ils ont abouti. Devant une ouverture plus spacieuse et plus profonde que les autres, elle s'arrête et s'accroupit. Les yeux rivés sur un tas de hardes nauséabondes, le sourire aux lèvres, elle appelle.


Elle est là ! Je savais que je la retrouverai !

Alors la vieille ... toujours à moisir dans ton trou ....
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volana

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeJeu 26 Avr - 23:32

Le tas de hardes s’agite, un grognement, un ricanement un peu fou puis une toux rauque s’en échappe.
Doucement apparaît une main entre lesquels tournent deux anneaux entrelacés. Puis un visage, enfin, à moitié dissimulé par une crinière crasseuse.
Deux yeux verts, extrêmement clairs s’illuminent alors quand s’ouvre les paupières. Ce regard, seul détail qui semble vivant dans cet amoncellement d’immondice fibreux. Il détaille la visiteuse, puis le visiteur, centimètre par centimètre : Les pieds, remontent le long des jambes, les hanches, torse, visage et enfin s’arrêtent dans ceux du jeune homme.

Et toi, petite, pas encore tombé du haut du tien ?

Les anneaux accélèrent leurs rotations dans la main qui semble pourtant si peu bouger. Leur tintement se fait perçant, comme la lame d’un couteau sur la pierre de l’affuteur. Musique entêtante qui agace l’oreille et énerve les nerfs.

Le regard change de proie et alpague celui d’Anna.

On dit que ces deux anneaux sont nés séparés. On dit qu’une main malveillante les a entrelacés. On dit que cette osmose leur plait. On dit aussi que rien ne saura les diviser.

Moi, je dis qu’ils sont nés pour s’entretuer, à moins qu’une main sache les séparer.
Sauras-tu ?


La main arrête sa course, s’ouvre et tend à Basille les deux anneaux. Aussitôt la main gauche apparaît faisant danser un petit globe transparent ou tourbillonne Bachnya.

Tourne, tourne la pierre, sous le pied alerte
Tourne, tourne le verre, renvoie tes lueurs éphémères…
Danse anodine au milieu des âmes vipérines…


Le visage disparaît, seule la main et son monde tournoyant reste visible. Volana semble avoir disparu, à moins qu’une autre question ne la réveille.
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Basile

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 28 Avr - 0:03

Les deux anneaux enlacés glissent de la paume noirâtre de la vieille dans la main de Basile. Les deux yeux verts s'effacent dans l'obscurité. L'espace d'un instant, Basile a cessé de sentir la présence d'Anna, sa peau si près de la sienne, le souffle tiède et rouge qu'elle partage avec lui au long des longues nuits. Les yeux verts de la folle ont brasillé devant lui comme ces feu-follets dont ils ont presque la couleur. Un vert pâle et gazeux, qui irradie.

Il observe les anneaux en réfléchissant. La vieille n'a pas été bien précise. Aucun oracle ne l'est. Aucun charlatan non plus. Peut-être les aura-t-elle reconnus sous leur déguisement approximatif ? Et si c'était le cas, que cherche-t-elle à faire ? Les séparer ? Glisser entre eux, dans l'infime espace qui les sépare et qui chaque jour rétrécit, glisser le doute et le soupçon ? Au profit de qui ? Basile retourne dans son esprit les dernières paroles du déchet humain dont seule la main danse encore dans le rai de lumière grise qui tombe là. Augure, manipulatrice, ou tout prosaïquement une vieille demeurée qui ricane et radote ? La frontière entre ces trois mondes est souvent floue. Basile le sait. L'objet qu'elle tient est fascinant. Le jeune homme a déjà vu ce genre de jouets. Des petites sculptures et saynettes qu'un artisan habile emprisonne dans une bulle de verre, parfois emplie d'eau. Un jouet fragile, rare et coûteux. D'où tient-elle cela ? Basile va pour lui poser la question. Curieusement, une des leçons du maitre d'armes lui revient en mémoire à ce moment précis. Le Baiser du Héron. Une passe d'armes subtile, tout en feintes. Soit... contournons...

Quelle main malveillante, la vieille ?

aboye-t-il d'un ton autoritaire. Et il n'a pas quitté des yeux la main qui tient la boule avec son univers miniature.
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Anna

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 28 Avr - 0:24

Il l'a perdue, rien, quelques secondes, une éternité. Elle l'a senti, le gouffre laissé à sa place, le froid envahissant. Panique, incompréhension, colère, les sentiments s'enchaînent au rythme de la rotation des anneaux dans sa main. Cette main, celle qui fait naître les tempêtes, qui allume les incendies, celle là même qu'elle porte à ses lèvres pour trouver le coeur palpitant qui lui manque, est en train de les tuer. Lentement le corps se redresse, se rapproche du sien. Le doute dans son regard qui s'accroche à lui. Serait-il possible que la peur qui la ronge ....

Sa voix la ramène sur terre. Il a dit cela d'un ton sans faille. Elle aurait donc rêvé, cauchemardé serait mieux choisi. Se laisser cette possibilité, s'offrir le droit de croire qu'une pensée si fugace ne peut être que le reflet de ses noeuds intérieurs. C'est cela, évidement ma pauvre Anna, tu deviens folle à tourner en rond dans ces murs !

Pourtant, un tremblement léger vient démentir la conviction naissante. Une brèche est ouverte qui viendra alimenter un peu plus leurs nuits. Quand on vous a prouvé ce que vous allez perdre, d'autant plus vous désirez le posséder. Un coup d'oeil en coin vers son frère qui exige, il a entendu quelque chose qui lui a échappé à elle. Une porte de sortie pour que ce ne soit pas réel ?
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volana

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 28 Avr - 13:58

Arf… Glapissement dédaigneux. Les yeux verts réapparaissent. Perdus dans le monde qui tourbillonne.

On dit que Bachnya fut fondée sur un rêve.
On dit que Bachnya sera détruite par un rêve.
Moi je dis que Bachnya est plus fragile que le verre
Aussi tranchante…


La rotation s’accélère, tours et fenêtre se mêlent en une sarabande ininterrompue.

Tu rêves trop petite, serait temps de t’intéresser à ta réalité…Ce monde ci ne tourne pas autour d’un seul soleil

La main crasseuse entoure celle de Basile, referme les doigts du jeune homme autour des anneaux.

Cesse de japper, jeune chiot, et reviens me voir quand les anneaux seront divisés. Je te dirais comment les rassembler…
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Basile

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 28 Avr - 22:04

Basile réprime un réflexe de répulsion lorsque la vieille folle enserre sa main dans la sienne, sèche et crasseuse comme une serre de harpie. De répulsion non point physique, ce genre de contacts ne le touche guère : il a subi l'entrainement du Soldat, puis celui du Compagnon. Aucun guerrier ne répugne à la poussière ni à la crasse. Il commandera des armées un jour, bientôt, et il les commandera d'autant mieux qu'il peut faire et subir en tout point ce que fait et subit un soldat. Il peut faire et subir pire encore. Les Compagnons, la Garde d'élite, sont une école cruelle. Il n'est pas au bout de ses leçons d'ailleurs, il en aura fini quand il aura subi les Rites et pas avant. Au delà de ce cercle restreint, seuls les Vaisseaux des Ancêtres forment un groupe plus redoutable et plus dur encore. L'arme ultime sur le champ de bataille, le cauchemar des ennemis de Perehod. Mais Basile n'entrera jamais dans cette fratrie, pas plus qu'aucun Gardien, ni aucun notable, ne devient jamais un Vaisseau. Les Vaisseaux des Ancêtres sont un groupe où l'on entre mais dont on ne ressort jamais. Ils sont la Fin. Ils sont les Déjà-Morts. La répulsion qui traverse Basile comme une fulgurance bleue, c'est celle du Rang. La vieille ose porter la main sur lui. Elle, le déchet. Lui, le Prince. Le glaive à son côté l'élance mais avant même qu'il n'aie le temps de prolonger sa réaction en coupant net la main insolente, la vieille folle débite sa réponse. Basile se calme aussi rapidement que le feu froid l'a embrasé. Secrètement, comme s'il s'observait du dehors, une partie de lui-même se réjouit de cela. Il sait que ces petites victoires contre soi-même sont la clé du pouvoir. On ne domine jamais mieux les hommes qu'on ne se domine soi-même. Je suis le forgeron et le marteau. Je suis le fer que l'on bat et le feu qui l'épuise. Basile écoute avec un calme apparent la réponse de la femme. Hausse les épaules. Tourne le dos à la folle. Il passe la main sur la taille de sa soeur, oublieux un instant de son déguisement androgyne, et l'entraîne dehors. Il réfléchit en marchant.

A leurs pieds, l'Akairon poursuit obstinément sa course, noire sinuosité chargée d'odeurs organiques. La main de Basile quitte la taille d'Anna, il faut tout de même jouer le déguisement que l'on porte, à quoi bon sinon. Il ne la regarde pas mais la sent près de lui. Comme toujours quand elle est près de lui, il ne respire plus que son odeur. Il respire l'air qu'elle expire et souffle celui qu'elle inspirera. Les yeux fermés, il la devine comme s'il était dans son corps. Anna ma soeur, que m'as-tu fait, nos âmes sont mêlées, je me perds. Parfois, j'ai peur...

Ces deux anneaux sont bien moins entrelacés que nous, soeurette. Je les séparerai, tu seras reine à mes côtés, et puisqu'elle a menti elle périra. En attendant, réfléchissons....

Basile peut la tuer sur le champ, la folle. La faire arrêter, emprisonner, passer à la question. Toutes ces possibilités s'offrent à lui sans efforts. C'est pourquoi il les repousse. Ce qui se gagne sans effort ne vaut rien. Oracle ou charlatan, la vieille, qu'importe ? Le monde est ce que l'on en fait. Pourquoi ne pas jouer à la croire ? Basile sourit à sa soeur.

Viens !

Il l'entraîne à sa suite le long du cours du ruisseau. Parfois, en contemplant la fange noire qui s'écoule dans le creux de la ruelle, le côté dérisoire du nom qu'il porte lui donne envie de rire. L'Akairon, cette pissotière ? Mais en approchant de la Gueule, les choses reprennent leur juste mesure. La Gueule : une bonde naturelle qui s'ouvre dans la roche, presque au pied de l'escarpement qui ferme cette cuvette où se répandent les Bas Fonds. La Gueule : trou noir pénétrant comme un phallus évidé, presque à la verticale, les entrailles ouvertes de la terre. C'est là que se jette l'Akairon, là que s'écoulent les eaux boueuses qui, autrement, noieraient bien vite les Bas Fonds. Aucune cahute n'a été bâtie à proximité. A intervalles réguliers, la Gueule crache des vapeurs méphitiques et brûlantes comme l'enfer. Quel dragon, quels cerbères se terrent au fond de ce puisard puant où rugissent l'eau sale et le vent noir ?

Les deux jeunes gens se tiennent enfin là, près de l'abîme. Basile fait tourner les anneaux entre ses doigts.

Je pourrais les jeter ici où ils seront à jamais réunis, soeurette. Mais toi, que veux-tu faire ?

Il avance la main au dessus du gouffre brûlant.

Compter sur la Gueule et les dieux oubliés pour veiller sur nous deux à jamais enlacés ?

Il retire la main et range les anneaux dans une poche de sa tunique.

Ou ne compter que sur nous pour vaincre et pour règner ?

Il aurait pu parler de séparer les anneaux aussi, selon les prophéties de la vieille. Mais non. Cette prophétie là doit échouer. Elle doit échouer.


Dernière édition par le Dim 29 Avr - 12:31, édité 2 fois
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Anna

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 28 Avr - 23:51

Rêver, la vieille l'a dit elle même. Ce n'était donc que cela, un rêve de plus, une illusion tout juste plus tangible que les autres. Le corps se raidit, reprend l'ascendant sur cet esprit qui a cru le faire flancher. Elle crache aux pieds de la vieille tarée et réprime les mots venimeux qui lui montent à la gorge. Elle suit, sans cérémonie, la pression que la main de son frère imprime à son corps et s'engage dans ses pas. Le doute ne sert à rien. Tout juste, est il bon à renforcer les chaînes qui les lient.
Ils remontent les rues, elle se perd quelques temps dans la vision d'un futur sans lui. Il n'y a rien à y voir, rien à y ressentir, juste l'abysse qui s’ouvrirait sous ses pieds. Pas un seul soleil, et pourquoi pas ! et si c'était lui, la chaleur dont j'ai besoin, et si ma vie ne gravitait qu'autour de la sienne !
D'un mot, il coupe le cours de ses pensées et l'entraîne rendre visite au monstre rugissant qui avale sans remords le flot incessant des immondices ruisselants. Allongeant le pas, elle dévale l'entraînante chute du dérisoire ruisseau. Voila à quoi se résume le peuple de cette cité. Un petit ru puant, un cloaque nauséabond. Au bout, elle contemple les vapeurs que la Gueule exhale. Cet apport supplémentaire finit de saturer l'air ambiant d'humidité poisseuse et de senteurs lourdes. Les vêtements collent, les peaux se salent. Sa voix revient jouer au creux de son oreille, elle fixe son regard sur les anneaux réapparus. Pas de tremblements cette fois. Elle sait.


Garde les. Ce monde est à nous, personne ne pourra rien y changer.

Sentence, certitude. Petite phrase tombée comme un couperet sur les prédictions d'une dingue.

Quand nous serons bien au-dessus du monde, quand tu n'auras plus que les dieux à craindre, nous reviendrons et elle mourra.

Elle a fait le choix, irrévocable, de faire payer le prix du serpent qui voulait l'étouffer. Mais la chatte qui sommeil en son sein, prend part au combat et d'un coup de griffe rageur décapite l'animal rampant. Puis se délectant de sa chair, renvoie dans son ventre un besoin de fournaise. Elle approche ses lèvres du sourire fraternel pour lui murmurer les cris qui la hantent.

ils ne pourront pas me séparer de toi, jamais, ou je les ferai tous crever

L'oeil s'éclaire d'une lueur nouvelle. Attendre encore peut être que le désir devienne trop brûlant avant de le satisfaire. Repousser l'envie jusqu'au moment où le corps impérieux refuse de fonctionner s'il n'est pas enfin repu. Elle recule, la respiration à peine oppressée, et sourit malicieuse.

Faisons notre tour au marché. Quelques petites broutilles à récolter à droite à gauche peut être, puis rentrons ou je sens que la faim me fera perdre la raison.

Tourner le dos au gouffre qui ne demande rien tant que de les absorber, enfiler les goulets merdeux à grands pas pour y laisser croupir l'autre saleté dans sa fange, remonter vers les hauts de la ville pour y respirer un air plus sain. Détendue, elle précède son frère, écoutant la braise crépiter dans ses reins.
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almeria

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeDim 29 Avr - 1:02

Courir, arpenter les ruelles, dévaler les escaliers. Il est temps de les retrouver, ses inséparables aux couleurs de liberté, avant que quelque chose ne leurs arrive. Quoique, avec eux, ce serait le quelque chose qui ait plus à craindre.
Almeria explore mentalement les dédales de la ville. Hésite un instant et délaisse le marché pour le moment.

La vieille folle ! C’est elle qu’ils sont allés voir. Espèrent comprendre leurs passés, leurs présent pour maitriser leurs avenirs… On est si proche eux et moi… S’ils savaient à quel point. Mais moi, je connais mon passé et mon présent, oh oui, je le connais même trop bien. Seul mon avenir m’intéresse.

Vite, enchainer les dédales, traverser quelques jardins à demi sauvage pour faire plus court. Tant pis pour les volailles effrayées, tant pis pour la discrétion. L’autre vieux l’a retardée et cette idée lui est insupportable. Les semelles claquent sur le pavé mouillé, enjambent les flaques visqueuses.
Effleurer ne serait ce que l’idée de se rendre dans le cloaque puant des bas fonds lui donne la nausée. Mais si les deux y sont, elle y sera.
Dernière ruelle, celle qui mène à la gueule… Le pied glisse sur un immondice, les pieds accélèrent pour éviter la chute. Un instant d’inattention et là, devant elle s’avancent ses deux proies.

Almeria dévie sa glissade vers une porte sur sa droite. Porte est un bien grand mot, une ouverture dans ce qui semble être un amas de tous les déchets de la cité pour protéger les déchets humains qui la peuplent.

Masquée par la toile miteuse, elle contemple le couple androgyne. Et capte des mots délaissés par le vent

Le marché…….On s’y retrouve, mes cailles
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Saax

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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMar 1 Mai - 12:34

Il l'avait trouvé sa bouteille, c'était pas ça qui manquait ici. il l'avait vidé au trois quart rapidement, la fin il préferait la faire durer, histoire d'avoir quelque chose à faire.

Ruelles après cul de sac, il s'était dirigé vers les coins les plus sombres, maugréant contre le monde entier et spécialement contre ses dernière rencontre.


"Moi jme casse le cul pour lui faire plaisir, j'obtiens un entretiens de passage et madaaaame! Madaaaame Luna elle elle se couche! Et en plus faudrait que jla reveille! meuh ouais meuh nan ouais!
Et pis l'autre là...
il improvisa ce qu'il pensait etre des passes d'armes lui là...il a eu de la chance que jme soit pas relevé! si je le revois mais je lui fais cuire le cul sur le dos de sa copinne et pis jle donne à manger au vieux tiens....'foirée avec sa fourchette! Il improvisa quelques passes de fourchettes deux coups huit trous il va voir ! Meu ouais!"

S'enfonçant de plus en plus dans les bas fond, Saax décida que l'endroit était assez beau pour qu'il finisse sa bouteille ici.
Il s'affalla contre un mur dans un recoin. En tournant la tete, il s'aperçut qu'il n'était pas seul. Une vieille dame semblait attendre là depuis des lustres.
Il lui jeta un regard interrogatif, puis se disant qu'après tout il se foutait de la raison pour laquelle elle restait ici, tendit la bouteille à Volana et lui dit:


"Tiens ma vieille, aujourd'hui j'me sens l'ame d'un roi....
Il eructa violemment avant de reprendre Et toi tu pourrais m'dire pourquoi j'suis toujours attiré par les gens bizarres? Tout saoule qu'il était, il n'attendait pas vraiment de réponse, il aurait parlé seul de toute façon.
"Le seul bizarre qui voulait pas de moi c'était papi...il se prennait pour un prophete et il voulait pas m'voir il m'crachait dessus...couillon j'espere qu'il est crevé..."
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMar 1 Mai - 17:32

Une fois sorti de l'Auberge du Vent, il n'eut aucune difficultés à le suivre sans être repéré.
Jorge savait parfaitement passer inaperçu dans les ruelles sordides des bas-fonds... Il faisait partie du décors en quelque sorte...
Et dans ce cas, l'homme était fort occupé à parler tout seul !

Lorsqu'il s'arrêta dans une impasse, visiblement désireux d'en finir avec la bouteille qu'il tenait à la main, Jorge décida de s'approcher.
Il devait connaître le nom de ceux de l'auberge, faute de quoi il pourrait pas se présenter le lendemain auprès de l'intendant de la dame.

Il s'avança donc, mais stoppa net en apercevant une silhouette émerger lentement de l'ombre : la vieille était là et il ne l'avait même pas vu !
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMar 1 Mai - 22:59

Volana occupait ses mains en fabriquant un nouvel engin tournoyant qu’elle accrocherait surement à l’une des portes de la cité. Un objet inspiré des oiseaux qui se laissaient porter par les vents ascendants à l’assaut de la forteresse. Plus libre qu’aucun être humain, elle avait toujours envié ces êtres aux plumages élégants, depuis son plus jeune âge, lorsqu’elle n’était encore que naïveté et illusion.

Tourne, tourne la pierre, sous le pied alerte
Tourne, tourne le verre, renvoie tes lueurs éphémères…
Danse anodine au milieu des âmes vipérines…


Chantonnait-elle de sa voix rauque mais pas si désagréable alors qu’elle se laissait aller à ses pensées passées.

Soudain, une forme titubante apparut, s’affala au pied de son antre, interpellant qui voulait entendre.
Volana voulait bien, pour une fois, entendre. La visite des deux paons l’avait amusée et mise d’une humeur plus joyeuse que de coutume.
Fiers comme des coqs, fragiles comme la coquille qu’ils n’avaient même pas quittée, ils s’imaginaient déjà que le monde leur appartenaient. Pauvres illusions, qu’on se chargerait vite de leur ôter A coup de stylet dans le dos, s’il le fallait… Elle connaissait la chanson, elle, la folle des bas fonds. Et elle les protégerait autant qu’elle le pourrait pour peu qu’ils reviennent régulièrement…

Garde ta bouteille, Saax, j’ai ce qu’il me faut… Cette bonne vieille cité pourvoit à mes besoins… et toi, t’as l’air d’avoir rencontré le diable !
Cesse donc de gémir, ça te rendra pas ton passé. Elle te plait bien, la p’tite nouvelle hein ? Drôle de donzelle !


Tendant un doigt aux ongles longs et crasseux, elle interpella la mince silhouette qui tentait de se dissimuler.

Approche Jorge, j’t’ai jamais mangé, y m’semble ? Viens, j’ai terminé la chariote pour ta p’tite sœur, elle pourra jouer à la marchande comme ça.
Viens, Jorge, viens me raconter les secrets du marché et de ses allées… Viens, petit messager aux pieds ailés, aux yeux de farfadet… toi, tu sais voir, tu sais écouter.
Allons, viens, t’as une question à poser…
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMer 2 Mai - 1:49

Ce n'était pas la première fois que Jorge voyait Volana, mais jamais auparavant elle ne lui avait adressé la parole et il se serait bien gardé d'aller traîner trop près de son antre.

C'est qu'elle avait pas forcément bonne réputation la Tournemaline, tous pleins de drôles d'histoires circulaient à son sujet... Des histoires comme les légendes...
Elle savait des choses qu'elle aurait jamais dû savoir vu qu'elle ne sortait jamais de son trou. Et elle recevait toutes sortes de visites, même des habitants de la forteresse parfois ! Et une fois, l'un de ses visiteurs était sorti de son trou pour aller tout droit se jeter dans les eaux noires du port...

Alors forcement, Jorge se figea lorsqu'il l'entendit prononcer son nom.
Puis elle lui parla d'une petite soeur, mais aussi loin que remontaient ses souvenirs, pas la moindre trace d'un semblant de famille.
Pourtant il ne fut point surpris par les paroles prononcées par la voix rauque de Volana.
Elle lui semblait douce et rassurante. Et puis comme lui, Volana vivait seule, au milieu des bas-fonds, dans l'ombre des murailles de Bachnya.

Alors il fit quelques pas et s'approcha, observant la chariote, assemblage coloré de morceaux de bois et de coquillages, tournoyer entre ses doigts crasseux.
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMer 2 Mai - 11:32

Saax leva un sourcil lorsqu'il entendit la vieille prononcer son nom. Depuis qu'il était ici, il ne l'avait lui meme prononcé qu'une seule fois.
Il ramena sa bouteille vers lui et approcha son visage de Volana, comme pour voir le fond de ses yeux.
.."Qui c'est celle-là?" s'interrogea-t-il.

Lui qui se demandait pourquoi il attirait les gens bizarres, il était à nouveau bien servi en la matière.
Elle fit aussi allusion à Luna avant d'interpeller le jeune homme de l'auberge que Saax ne reconnu pas, tout plongé qu'il était dans les pensées que la vieille avait éveillées en lui.


"M'plait bien?...ba elle m'a donné du pain...personne l'avait fait avant...et pis ba elle est marrante à parler bizarre...et pis depuis que jla connais y'a eu de l'action ça j'aime bien l'action." Il pensait pour lui meme, comme si il se faisait là des révelations.

"et puis c'est vrai qu'elle est jolie..." il revit en pensée l'image de son sourire, sourit lui meme, et du bien s'avouer que oui, sommes toute, elle lui plaisait bien la petite. Mais ne désirant pas trop laisser de place pour ce genre de pensées, il secoua la tete comme pour effacer les souvenirs de la journée. Son regard se ralluma, il regarda à nouveau le jeune homme qu'il reconnu cette fois, puis à nouveau la vieille à qui il s'adressa.

" Ba toi aussi tu m'plais bien ma ptite vieille, tu parles comme papi...c'est que tu dois en avoir des problèmes dans ta tete ein!

Et puis toi ptit gars! Tu m'as suivi ein?! Qu'es-'tu veux? que je t'apprenne à esquiver les fourchettes? Ou bien tu viens m'faire les poches t'attends que j'dorme ein! 'foirée de mome!"


Disant cela, il ramassa les quelques graviers qu'il pu trouver et les lança sur Jorge avec conviction, comme il aurait fait pour chasser un pigeon.
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeVen 4 Mai - 23:53

J’connais pas ton papi, p’tit, mais la cité, Bachnya, oui je connais. Elle me murmure à l’oreille les secrets qu’elle recèle. Ses doutes et ses espoirs, ses rêves et ses cauchemars.
Elle est fragile et chancelle sous les coups de boutoirs de ceux qui la harcèlent.

Et toi, Saax, qui te vis météore fracassé par la destinée, tu te lamentes et t’apitoies sans même regarder autour de toi… Tu pourrais nettement plus que tu ne crois.

Et cesse de martyriser le môme, il est là où il doit être.
.

La main crasseuse s’abat sur le crâne de Saax, comme un enfant qu’on rabroue et renvoie à ses obligations.

Viens Jorge, n’écoute pas ce jeune ivrogne, il ne vaut même pas un pépin de pomme, en ce moment.

La boule de verre contenant la cité réapparait, tournoyant dans la main de Volana.

Regarde Saax, comme elle est belle. Regarde cette cité qui doucement t’adopte.

Tourne, tourne la pierre, sous le pied alerte
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 5 Mai - 1:20

Sur l'inflexion de Volana, Saax arreta son jet de gravier sur le minot.

Il n'avait pas tout bien compris à ce qu'elle lui avait dit, il 'avait pas bien ecouté jusqu'au bout, se perdant dans sa reflexion.

"Merde comment j'vais faire pour la reveiller ma Luna! J'vais monter par la fenetre? naaaan....pfiou juis con...ah nan je sais!!"

Il se leva subitement en criant les derniers mots qu'il avait pensé


"JE SAIS!"

Sans dire bonjour ni au revoir, il partit "comme une flèche" (dans son esprit), comme une plume balottée par le vent pour les esprits communs...direction l'auberge..
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 5 Mai - 16:27

Jorge ne prêta guère attention aux quelques graviers qui vinrent s'échouer à ses pieds... Pas plus qu'aux paroles prononcées par Saax.
Citation :
Tourne, tourne la pierre, sous le pied alerte

Non, toute l'attention de Jorge se concentrait sur l'objet que Volana tenait maintenant au creux de ses mains :
tournoyant entre ses doigts noueux, la sphère semblait reproduire, tel un miroir, l'antre de Volana.
Il y distinguait son propre reflet avec en arrière plan le tableau inversé de l'impasse par où ils étaient arrivés.
L'image se mit à tournoyer, disparaissant dans une spirale multicolore... Des visages apparurent, des visages inconnus et aussi ceux des gens l'auberge... Ils s'effacèrent à leur tour pour laisser la place à... Bachnya... Soudain des flots rougeâtre s'échappent des portes la forteresse, emportant tout sur leur passage, engloutissant dans une mer de sang les bas-fonds et leurs habitants...
Jorge ne perçut plus alors que son visage se détachant sur un fond écarlate.

Citation :
Danse anodine au milieu des âmes vipérines…
La tête lui tournait, il était essoufflé... Lentement, il reprenait conscience du lieu où il se trouvait, la rumeur de bas-fonds en arrière plan de l'étrange musique des mobiles suspendus un peu partout.
Saax avait disparu.

Il leva sur Volana un regard interrogateur :


Que... Qu'est-ce ce que... ?
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeSam 5 Mai - 22:22

Volana regarde Jorge qui regarde la sphère.

elle est belle hein ? Troublante, attirante Mandragore. Méfie-toi, Jorge, elle digère ceux qu’elle ne peut changer…
La femme que tu cherches s’appelle Magdalena Marzian. Va, va vers elle et après reviens vers moi… Sois l’un de mes yeux, l’une de mes oreilles.


Volana scrute l’enfant. Cherche en lui une réponse. La sphère a disparu. A sa place un lampion aux couleurs vives vient de s’illuminer et entreprend l’éternelle sarabande.
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeDim 6 Mai - 19:53

Les images entrevues à l'intérieur de la sphère encore présentes à son esprit, comme au sortir d'un rêve, Jorge savait qu'un lien le reliait désormais à Volana. Il n’arrivait pas à se détacher de son regard qui semblait farfouiller dans le creux de son crane… Pourtant il ne ressentait pas de crainte.
Confusément, il pressentait que de nouvelles portes s’étaient entrouvertes et que parmi elles, certaines menaient hors des bas-fonds, jusqu'au coeur de Bachnya...

Le destin avait fait se croiser leur deux solitudes et Jorge se sentait près à accepter la proposition de Volana.
Il lui signifia son consentement d’un signe de la tête avant de replonger dans le tumulte des ruelles des bas-fonds.
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMar 22 Mai - 13:39

Une fois Luna à sa hauteur, Saax avait couru sans se retourner, les résidus d'alcool qui parcourait son sang nuisait à son équilibre, mais l'adrénaline due à l'action l'aidait à se tenir, à se reperer.

Il courut donc, s'engouffrant dans des rues toujours plus étroites. Il sentait que Luna suivait, et ne doutait pas qu'elle aurait pu meme le dépasser...

Ils s'engagèrent dans une ruelle descendante qui n'avait plus rien de commun avec les rues qui jouxtaient la place. Celle-ci était sombre et malodorante, pleine d'ombres furtives et de murmures...Ils avaient atteint les bas fond.

Saax s'arreta, appuya ses mains contre ses genoux et repris son souffle. Il leva la tete vers Luna, tout sourire.


"T'as vu je cours vite ein?"

Puis il se redressa, pris appui contre un mur et se laissa glisser jusqu'à s'assoir, regarda à nouveau Luna. Plusieurs questions lui traversaient la tete, il ne savait par ou commencer

"Dis donc tu m'avais caché que t'étais riche, t'avais peur que jte vole? et dire que tu m'as fais payer la fenetre....Mais passons, ce qui me turlupine c'est pourquoi t'as voulu te payer un esclave? J'fais déjà tout ce que tu veux et j'suis gratuit moi!
Tu m'expilquera jamais ce qui se passe? ce que tu fais ici?"


Il n'attendait pas vraiment de réponse de sa part, non pas qu'il ne voulait pas savoir, mais il commençait à la connaitre...elle lui dirait tout au plus trois mot qu'il serait censé comprendre...

"Bon ici on devrait etre en sécurité...de toute façon compte pas sur moi pour retourner en ville tout de suite, ils doivent etre furax le tatoué et tonton fourchette...

En attendant si tu veux j'me suis fais une copine dans le coin. Elle est ptite et vieille mais elle est marrante tu verra elle raconte n'importe quoi...Tu veux que j'te la montre?"
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeMar 22 Mai - 23:27

Courir derrière Saax. Le laisser diriger. Ruelles sordides. Odeurs putrides. Bas fond. Fond de vie. Tristesse et pitié. Scruter les alentours. Détailler le décor. Enregistrer les visages. Encore et encore. Regard embué de larme. Désespoir en désespérance.

Ca quoi être ? Ca ou être ? Eux…Pourquoi là ? Sale ici. Mauvais endroit.

Faire un effort. Ecouter Saax. Questions encore et encore. Haussement d’épaules.

Moi pas riche. Ca juste cailloux. Moi pas vouloir…esclave. Moi vouloir voir homme libre.

Poser son doigt sur son front. Juste entre les deux yeux. Planter son regard dans le sien.

Moi te dire déjà. Moi chercher. Moi catalyseur. Moi créatrice de tempête…. Toi montrer femme vieille à moi
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeVen 25 Mai - 13:40

Saax, qui usait comme souvent de désinvolture à l'égard du monde qui l'entourait, ne semblait pas aussi choqué que Luna de voir tant de misère exposée si près de la forteresse.
Il aurait pu continuer son discour encore longtemps, mais Luna fit une de ces choses bizarres qui la rendait si particulière...

Son doigt sur son front, ses yeux dans les siens, il avait la net impression qu'elle s'adressait à lui sans parler. Il ecarquilla les yeux à la manière d'un enfant qu'on surprend, fit de rapides mouvements de tete voulant signifier "d'accord d'accord...", se leva et fit mine de chercher.

La vérité était qu'il était bien incapable de retrouver la vieille prophetesse. Il fit tout de meme mine de chercher son chemin, ponctuant ses recherches de commentaires encourageants.
Au bout d'un certains temps, il devait s'avouer vaincu...


"Ba....elle était la je crois mais elle y est plus...mais elle existe jte jure ein..."

Coincidence ou non, au moment meme ou il prononçait ces mots, il reconnu un mur, puis un angle de rue. Soudainement enthousiaste, il attrapa la main de Luna et courru vers l'angle de rue. Il ne s'y était pas trompé, fier comme il savait l'etre, il ecarta les bras de façon à englober les deux femmes.

"Voilà! r'bonjour ma ptite vieille, jte présente euh...une fille encore plus bizarre que toi Very Happy enfin...elle voulait te rencontrer. Faudrait que tu lui expliques des trucs de la vie, comme comment on gère les cailloux en or massif, ou comment on conjugue un verbe..." A cette dernière remarque, il rigola dans son absence de barbe.
Dans un monde si dur, savoir rire de peu et surtout savoir se faire rire soi meme était un don bien utile...

Regardant les deux femmes qui ne semblaient pas préssées de vouloir relever ses commentaires, il se dit qu'il était peu etre temps pour lui de marquer une pause, de se taire un peu, et d'écouter....Il fixa donc les deux femmes, les encourageant ainsi à entammer la conversation...
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MessageSujet: Re: Au pied de la forteresse - les bas fonds   Au pied de la forteresse - les bas fonds Icon_minitimeVen 25 Mai - 21:59

Tourne, tourne la pierre, sous le pied alerte
Tourne, tourne le verre, renvoie tes lueurs éphémères…
Danse anodine au milieu des âmes vipérines…


La voix de Saax surprend Volana. Œil des mauvais jours, ronchonnement de l’orage. Les yeux scrutent l’intrus et sa passagère.
Aux creux des mains tourne un petit couteau à la lame étincelante. D’un geste preste, Volana dissimule l’objet qu’elle sculptait, ressort avec un autre tronçon de bois et entreprend un portrait de Saax.

Que viens-tu faire ici, Saax à l’esprit éphémère ? Qu’espères-tu de moi ? Et toi petite femme aux yeux de jais ? Tu es bien loin de chez toi. Perdue dans un destin plus grand, quelle tempête cherches tu à déchainer ?

La danse sculptante s’arrête, offre à Saax un reflet de lui-même, le regard sévère, plus âgé, plus triste.

Un jour peut être tu seras ainsi, Saax, quand Bachnya t’auras dévoré. Tu seras riche alors mais que l’ombre de toi-même. Maintenant partez, il n’y a rien pour vous ici. Que la mort et sa décrépitude. Emmène la petite vers les hauteurs, là où brille le soleil
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