Chroniques Temporelles
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 Perehod - Le Fils de l'Air

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Les Engrenages

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MessageSujet: Perehod - Le Fils de l'Air   Perehod - Le Fils de l'Air Icon_minitimeDim 13 Mai - 17:58

Trophyme Tryphon Spaszyck
Perehod - Le Fils de l'Air 29-97

[Dans le quartier des rues Narod, tout près de la place Vremya, une bâtisse luxueuse toise les passants du haut de ses fenêtres closes. La façade de granite taillé est parée de nombreux panneaux de bois peint, suivant fidèlement en cela l'une des dernières modes de l'époque en matière de décoration. Un jardin de gravier et de buis bas la sépare de la rue. Au dessus de la porte bat l'enseigne. Un homme ailé embrassant un être mi-cygne mi-femme. Embrassant, enfin... façon de parler !]

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Ha, ha ! Espèce de foutricule !! Remonte-moi tout de suite finir ton boulot ou je t'arrache moi-même les bijoux de famille avec une pince à épiler !

Le mignon fait demi-tour prestement et remonte les escaliers quatre à quatre. Il est un peu jeune mais il apprend vite. La Dame là-haut a des exigences peu communes. Qu'importe. Servir, tout servir, servir toujours, telle est la devise de Trophyme Tryphon. Tant que ça paie. Il tourne le dos à l'escalier de chêne sombre qui monte aux étages et observe la porte close de l'établissement avec une moue sceptique. Trop souvent close, la porte. Son établissement, pourtant, a bonne réputation. Les filles et les garçons qui y oeuvrent satisfont tous les goûts pourvu qu'on paye ce qu'il faut. Ils sont sains. Ils parlent peu. Pas comme Trophyme Tryphon pardi. C'est que la clientèle, il faut lui faire la causette. Rien de tel qu'une courbette pour gagner l'amitié d'un bon client. Mais où en étais-je... tu parles trop, Trophyme ! Ha oui, trop souvent close la porte, ces derniers temps. L'hiver, pourtant, est une bonne saison pour les affaires. Les nuits sont longues et l'on s'ennuie, il faut tuer l'ennui. L'été, c'est autre chose. Et puis il fait trop chaud parfois. Bah !

Le tenancier se propulse vers la porte en dandinant une bedaine satisfaite. Il ouvre la porte. Un jour gris balaye les ombres du vestibule, joue dans les tentures et les riches rideaux. Un murmure de voix. Voyant la porte s'ouvrir, une fille se penche au balcon à la recherche du client. Comme elle ne voit que le patron, elle ne prend pas la peine de descendre. Trophyme Tryphon pousse le nez dehors. La rue s'anime nettement. Les vertus de la Foire. S'il ne reçoit pas la visite de quelques bons marchands, peut-être de quelques nobles dans la semaine, ce sera bien le diable. Une silhouette sort justement de la foule et s'approche. Hem... pas un client celui-là, mais des ennuis ou des écus, c'est selon. Trophyme Tryphon se compose un visage aussi hiératique que possible pour se donner bonne contenance.

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Le garçon se faufile jusqu'à lui dans la cohue galopante.

Qu'est-ce que c'est cette fois ? lance Trophyme un ou deux mètres avant que l'autre n'arrive au niveau du jardinet. Mieux vaut prendre les devants et décourager les tape-bourses. Etre aimable, ça sert surtout à se faire arnaquer. Voila ce que j'en dis, foi d'honnête marchand. Je parle pas de la clientèle bien sûr. L'enfer, c'est les autres. Ceux qui causent mais qui payent pas. Et le problème, voyez-vous, c'est que dans le monde il y a beaucoup plus d'autres que de clients. Halala, oui... pas facile de faire son beurre dans un bordel pareil. Enfin... Le garçon s'est néanmoins approché, lui a glissé quelques mots à l'oreille tout en lui tendant un paquet de linge propre et parfumé. Trophyme écoute le message avec intérêt tout en fouillant san poche. Il sort un bel écu, le tend au gamin.

Voila pour la laveuse, morveux. File à présent !

C'est dit d'une voix assez forte pour qu'on l'entende de la rue. Juste histoire de donner le change. Le garçon tourne les talons et disparaît. Trophyme Tryphon rentre, ferme la porte derrière lui.

Hmmm hmmm, maugrée-t-il en se grattant la barbe, ça va être compliqué tout ça... La commission reçue s'est fidèlement gravée dans son esprit. Des ennuis ET des écus, les deux à la fois. Bah. C'est la vie. En fait de vie, quelque chose bouge dans le salon de droite. Trophyme s'apprête à lancer un sermon à l'adresse de quelque servante trainarde quand un grommellement caractéristique le rappelle à la dure réalité. Dans l'ombre de l'encadrure, une silhouette familière se dessine. Aussi haute que large, les cheveux montés en un improbable chignon cathédrale, un pichet à la main, son petit coeur, sa moitié de fromage titube et vocifère.

Kessé ce bordel et les courants d'air nom d'une burne !!

Le sang de Trophyme ne fait qu'un tour. Trophyme est attaché aux convenances.

Espèce de vieillie harpie, que fais-tu encore avec mes réserves d'hydromel ? Je t'ai déjà interdit de vider ma cave, qu'est-ce que je donne à boire aux baronnes moi après ?

Trophyme râle, mais avec fatalisme. Il faut bien expier ses erreurs de jeunesse. Namariecka fut une belle erreur, dans tous les sens du terme. Elle s'en souvient bien, dans l'un des sens au moins. La preuve :

Exxxxxxxxxssssspèce de vieux grigou, éructe-t-elle d'une voix pâteuse, fiche-moi la paix une fois pour toutes ! Tu sais bien que c'est bon pour mon teint, tu as peur que je tombe un jeunot et que je te plaque fissa, voilà pourquoi tu m'empêches de boire et de paraître en majesté. Chuis une reine de beauté, moi. Toi, tu n'esssss, hips ! qu'un vieuuuux, hops... heu... grigou... (hic !)

La harpie titube pour s'avancer dans le vestibule. Vers quel but, elle même ne le sait sans doute pas. Trophyme Tryphon prie pour qu'aucun client ne se présente juste maintenant. Des fois ça arrive. Pas de chance. Mais pas tout le temps. Ouf.

En majesté, espèce de raclure à deux écus !! Tu te fiches de moi !! Ta majesté a disparu avec ta jeunesse, oui !! Une reine de beauté, tu parles ! Tu as été élue Miss Balais peut-être, et encore ça doit pas dater d'hier. Miss Balais 1455, voila ! Ha ha ha !

Du petit personnel commence à se presser au balcon à l'étage. Les scènes de ménage, ça les fait rire. Ou peut-être l'incroyable tolérance du patron aux écarts de sa mègère mal apprivoisée. Qu'ils rient, qu'ils rient, Trophyme Tryphon sait bien qu'ils ne feraient pas mieux que lui.

Naminouchka chérie, rends-moi cette bouteille s'il-te-plait ! implore-t-il d'une voix à présent mielleuse comme le vin qui disparaît dans le gosier sans fond de son cauchemar domestique. Des fois, il arrive à la prendre aux sentiments et à limiter les pertes. Des fois seulement...
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MessageSujet: Re: Perehod - Le Fils de l'Air   Perehod - Le Fils de l'Air Icon_minitimeDim 13 Mai - 18:00

Namariecka Spaszyck
Perehod - Le Fils de l'Air 37-8

La bouteille passe et repasse sous le nez dodu de son petit rondouillard de mari. Le tangage est plus ou moins maîtrisé par quelques années d'exercices houleux. D'une petite voix douce, pleine de promesses, elle lui fait profiter de son haleine fleurie.

Hou, mais c'est la p'tite bouteille qu'il veut le gentil mari, hein, il l'aime bien sa petite cave l'époux, mais vi mais vi, il l'aime beaucoup.

Paf ! une main rebondie vient se coller sur la joue pour le coup écarlate de l'amoureux anciennement transi.

J't'en foutrai moi des baronnes et des Miss Serpillères ! T'sais s'que j'lui dis moi à ta noblesse ! J'lui dis .... hips ... nan, s'pas ça ... j'lui dis ... j'lui dis rien, elle mérite pas !

Comme pour appuyer les dires sans répliques admises, elle renvoie le liquide à la rencontre du tréfonds de son estomac gigantesque, à la découverte de son sang qui ne risque plus depuis longtemps déjà un coup de gel. Trois pas dérivants, quatre hésitants, elle finit par s'accrocher au bras de l'homme qui partage sa vie bien malgré lui. Dans une tentative de retournement, le regard tombe sur toute la petite troupe des lieux, offrant visage hilare.

Kesse vous avez tas de berniques à nous regarder comme ça ?!! C'est l'amour hurlant qui vous défrise ? R'tournez donc bouger du fion plutôt !

Satisfaite de l'effet produit, éparpillement instantané des parasites bigleux, elle soulève la bouteille à hauteur de ses yeux. Le regard louche un peu sur le liquide clapotant et ambré.

Bah, l'est presque vide alors .... autant la finir ....

L'épaule bien calée contre le robuste torse marital, elle écluse en bonne conscience le fond de commerce de Trophyme. Parce qu'il fut dit qu'un jour, le méchant mari tue le prince charmant. A moins qu'il n'y ait un brin de vérité dans l'amour hurlant qui lui était venu aux lèvres, à moins qu'il ne reste tout de même quelque chose d'une vie passée ....
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MessageSujet: Re: Perehod - Le Fils de l'Air   Perehod - Le Fils de l'Air Icon_minitimeDim 13 Mai - 18:01

Trophyme Tryphon Spaszyck
Perehod - Le Fils de l'Air 29-97

Les yeux arrondis par l'indignation, Trophyme Tryphon contemple le trou sans fond qui lui sert de commère tout occupé à écluser le peu qui reste dans la bouteille. Une tempête intérieure balaye son âme économe.

Mais c'est qu'elle l'a vidée, en plus !!! Mais par le Triple Vent Puant du Trou d'Fion de la Grande Faucheuse, qu'ai-je donc fait aux dieux pour mériter cela ???

Ce disant, Trophyme Tryphon joint les mains devant lui et les agite vers le haut dans une attitude non dénuée de noblesse, évoquant quelque chose comme un martyr sur le chemin du supplice adressant une dernière supplique à un dieu trop lointain. Les paroles qui suivent, hélas, semblent plus terre-à-terre aux deux servantes qui sont restée cachées derrière le vase géant à l'étage. Elles n'ont pas perdu pas une miette de la polyphonie amoureuse de leurs patrons.

Rhaaaaaa !!! s'exclame Trophyme Tryphon en arrachant la cruche des griffes de sa mégère et en l'agitant dans sa direction d'un air menaçant, la seule chose qui me retient de te fracasser cette cruche sur la perruque, c'est que je risquerai d'en casser deux d'un coup !! Et comme la deuxième est pleine jusqu'au naseaux en permanence, j'en serai quitte en plus pour nettoyer le tapis !!

Levant le menton d'un air dédaigneux, il tourne majestueusement les talons et se dirige vers la porte à grands pas. Il ouvre violemment le battant, hésite un peu. Où-est-ce que je vais, moi, au fait ? Hrrrrmpffff....

Ne voulant pas perdre la face en faisant demi-tour ou en hésitant trop longtemps, Trophyme Tryphon, sa cruche toujours en main, prend un air d'importance comme ceux qu'affectent les gens affairés à des tâches de conséquence et, rabattant sur son épaule un pan de cape un peu trop léger pour la saison, décide de se diriger vers le marché le temps de trouver une idée.
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MessageSujet: Re: Perehod - Le Fils de l'Air   Perehod - Le Fils de l'Air Icon_minitimeDim 13 Mai - 18:02

Namariecka Spaszyck
Perehod - Le Fils de l'Air 37-8

Décidément la stabilité du sol ne s’améliore pas avec les années. Depuis le temps qu’elle le dit que ça bouge, personne ne veut la croire. L’œil vide, elle écoute les montées aigues de la voix de son cher et tendre. Tendre surtout, façon trampoline. BOING !! Elle se marre toute seule des images que l’ivresse lui renvoie. Un poussée plus proche de sonorités agressives, lui fait prêter un peu attention aux allusions assassines.

Il me tuerait ! Ha ! Mais c’est ça … hips … frappe une femme sans défense espèce de flan gélatineux ! Haaaaaaaaaa ! A l’assassin, on me tue, on m’égorge ! A moi la maisonnée ! Que l’on pourfende ce monstre.

Elle porte les mains à sa gorge, feint la terreur, se contorsionne en des gestes dont sa corpulence ne laissait soupçonner la possibilité. Le théâtre, la mise en scène calculée lui font rater la sortie sans conviction de l’époux outragé. Quant elle termine enfin ses vociférations et simagrées il est sorti depuis belle lurette. Mais il n’était pas dit qu’elle lui céderait la joie de ne pas le poursuivre de ses foudres. Ouvrant la porte à sa suite, alors qu’il n’est déjà plus dans son champ de vision, elle hurle aux passants.

C’est bien ! Prends ton temps, ça me donnera l’occasion de la boire toute entière ta baraque ! Rien ! je laisserai rien t’entends ! Aussi sèche que ton cœur de malandrin.

SBLA ! la porte claque pour accompagner vaillamment la rage ainsi exprimée.

Nan mais !

Et maintenant ? que faire ? Vider la cave est bien tentant, en effet, mais il faut bien se résoudre à admettre les limites de contenance de son corps. Pour l’heure, une goutte supplémentaire pourrait amener la barrique à l’explosion. Un coup d’œil vers l’escalier qui la nargue de toutes ses marches. Il l’a fait exprès ça aussi, mettre la chambre à l’étage ! C’est certain, un coup monté contre elle !

J’y arriverai ! foi de moi

Le pas traînant, les mains au secours de la masse mouvante, elle s’attaque à l’escalade de la face nord du mont Escalator. Des noms fleuris à son adresse fusent entre ses lèvres serrées par la concentration, elle lutte, elle y met toute sa vénération pour ses années de beuveries. Enfin, après avoir vaincu une tombée sur les genoux et un échelon traître à ses pieds, le pallier l’accueille sagement. Plus qu’à poser l’épaule contre le mur du couloir et à filer la route. Le chemin est tout tracé. Passage de la porte du fond sans effort particulier et quelques secondes plus tard, un ronflement gigantesque envahit les lieux.

Silence vous qui pénétrez les lieux, le dragon fait semblant de dormir …
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MessageSujet: Re: Perehod - Le Fils de l'Air   Perehod - Le Fils de l'Air Icon_minitime

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