L'humanité a gagné en connaissance, en culture. Elle a mis tout cela à profit pour atteindre le niveau de vie vers lequel tous voulaient tendre. Chacun mange à sa faim, chacun peut faire le travail pour lequel il est le mieux qualifié, chacun a droit à sa place au soleil. Ils ont laissé le gouvernement des villes à des hommes compétents, ceux qui pendant les derniers conflits planétaires ont su ramener le monde à la paix. Plus personne ne pense à revendiquer leur place. Ceux là savent, ceux là décident. Ils descendent des anciennes castes dominantes, mais ont eu l'intelligence d'ouvrir leur monde à quelques érudits issus du peuple. Des penseurs.
Il reste bien certains couac dans leurs rouages a priori huilés. Des âmes perdues qui errent dans les villes à la recherche d'on ne sait quel salut. Tout le monde fait comme s'ils n'existaient pas. Un sous ordre est né, les « non-vivants ».
L'ère des chercheurs est arrivée. Toute la gloire de ces temps est pour eux. Ils ont apportés l'électricité, les diverses utilisations du pétrole, les mécaniques complexes qui décomplexifient la vie, l'agriculture intensive. Et par dessus tout, l'informatique. On est branché, connecté, relié.
Société d'information, tout transite par elle. Images, savoir, évènements se réalisant à l'autre bout du monde. Il faut être au courant. Il faut connaître la dernière nouvelle. Tous vivent au rythme imposé par les émissions de flux.
Soleil glissant entre les tours minérales. Reflets répercutés par les glaces opaques des immeubles de bureaux. Rues rectilignes, l'urbanisme est pensé. Les quartiers sont organisés. Ville tentaculaire encore à taille humaine. Elle lance ses routes à la rencontre de ses soeurs et de la campagne environnante. Moyens de transports collectifs, ils se pressent les uns contre les autres, n'ayant qu'à penser à la journée à venir, puisqu'ils se sont déchargés sur d'autres du problème de leur avenir. Les images envahissent leur univers, divertir à tout prix. Quand on enlève à un peuple le souci du lendemain, on lui enlève le rêve, il faut compenser. Eux là, n'ont pas encore réalisé l'enjeu de la paix qu'ils se sont inventé ....
Mar 10 Avr - 17:13